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Michel MASSAL, nous a entrainés sur les pas de Gaston Couté avec des textes, des poésies extraites du recueil «  La chanson d’un gâs qu’a mal tourné » de l’écrivain et poète libertaire.
C’est une découverte pour nous tant il est vrai que peu d’hommages sont rendus a cet auteur populaire. Michel nous a fait découvrir un répertoire inconnu, mis en musique bien souvent par Gérard Pierron qui a œuvré pour la reconnaissance du poète.
Gaston Couté est né en 1880 à Beaugency dans le Val de Loire dans un environnement rural Dès l’âge de 16 ans il publie ses premiers poèmes écrits en patois beauceron, il décédera à 31 ans victime de la fée verte et repose au cimetière de Meung sur Loire.après avoir affronté la scène des cabarets parisiens. Déraciné et criant sa révolte la vie parisienne lui sera fatale.
Sur 200 chansons dues au poète, Michel en interprète ce soir une dizaine. Après la biographie de Couté, nous entendons un aperçu significatif mais non exhaustif d’une œuvre riche et variée dont voici deux extraits. Dans ce répertoire il est souvent question de jus de la treille, c’est une analogie avec notre région viticole.

SUR LE PRESSOIR

Sous les étoiles de septembre
Notre cour a l'air d'une chambre
Et le pressoir d'un lit ancien ;
Grisé par l'odeur des vendanges
Je suis pris d'un désir étrange
Né du souvenir des païens.

Couchons ce soir
Tous les deux, sur le pressoir !
Dis, faisons cette folie ?...
Couchons ce soir
Tous les deux sur le pressoir,
Margot, Margot, ma jolie !

Parmi les grappes qui s'étalent
Comme une jonchée de pétales,
O ma bacchante ! roulons-nous-
J'aurai l'étreinte rude et franche
Et les tressauts de ta chair blanche
Écraseront les raisins doux.

Sous les baisers et les morsures,
Nos bouches et les grappes mûres
Mêleront leur sang généreux ;
Et je vin nouveau de l'Automne
Ruissellera jusqu'en la tonne,
D'autant plus qu'on s'aimera mieux !

Au petit jour, dans la cour close,
Nous boirons la part de vin rose
Oeuvrée de nuit par notre amour ;
Et, dans ce cas, tu peux m'en croire,
Nous aurons pleine tonne à boire
Lorsque viendra le petit jour !

LA TOINON

Paraît qu'la Toinon qu'est parti' coumm' bonne
Pour aller sarvi' cheu des gens d'Paris
S'appelle à pesent : Mame la Baronne ;Moué, je suis resté bêtement au pays.
Ça ne m'a jamais v'nu dans la caboche
Ed' coller un "De" par devant mon nom...
Et pourtant, du temps qu' j'étais tout p'tit mioche,
J'allais à l'école avec la Toinon !

A ses "tous les jours" all' port' robe ed' soie,
All' sait s'parlotter à chaqu' mot qu'all' dit ;
Moué, je suis resté bête coumme eune oie,
J' porte la mêm' blous' l' dimanche et l' sam'di.
Tout' la s'maine, all' mang' d' la dinde à la broche ;
Moué, tout' moun anné', j' bouff' que du cochon...
Et dir' que, du temps qu' j'étais tout p'tit mioche,
J'allais à l'école avec la Toinon !

All' reçoué cheu-z-ell' des moncieux d' la ville,
Des gens coumme i' faut qui li font la cour...
Et qui la fourniss'nt de bieaux billets d'mille ;
Moué, j'suis un pauv' gâs sans l' sou, sans amour !
Ell', du moins, all' vit sans que l' monde i' r'proche ;
Moué, quand que j' bracounne, on m' fout en prison...
Et dir' que, du temps qu' j'étais tout p'tit mioche,
J'allais à l'école avec la Toinon !

Ça m' gên' d' la vouer riche et d'me vouèr si pauve,
Ça m' saigne ed' songer qu'alle aime un tas d' gàs
Qu'entr'nt avec leu's sous au fond d' soun alcôve
Et qu'ont les bécots qu'all' me baill'ra pas...
Aussi, j' dounn'rais ben tout c' que j'ai en poche :
Ma pip', mon coutieau, mes collets d' laiton,
Pour ét' 'core au temps oùsque, tout p'tit mioche,
J'allais à l'école avec la Toinon !

A près sa prestation, Michel à répondu aux questions du public comparant Gaston Couté à un Ferrat ou un Brassens du 19 éme siécle pour la profondeur de ses textes. Bravo  à Michel MASSAL pour cette excellente soirée et merci de nous avoir fait partager son savoir et sa passion pour un poète qui mérite bien notre reconnaissance.

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