Jeudi 2 juin, à l'invitation de Théos Granchi maire de la commune, monsieur Didier LAUGA, Préfet du Gard depuis le tout début d’année, est venu à Bernis afin de mieux connaître notre commune. Il était accompagné par monsieur André HORTH le Directeur Départemental des Territoires et de la Mer.
La visite de ces deux hauts fonctionnaires, éminents représentant de l’Etat, est certes un honneur mais elle est particulièrement importante et utile compte-tenu des enjeux actuels pour notre commune. Il faut souligner ici que monsieur HORTH est un enfant du village, revenu dans le Gard après avoir exercé ses compétences professionnelles dans d’autres régions.
Après s’être entretenus avec le Maire qui leur a présenté Bernis, les autorités ont visité les services administratifs puis ont rejoint les élus municipaux dans la salle du Conseil pour une table ronde afin d’aborder les actions en cours.
Nous avons tous apprécié ce moment d’échanges qui a permis un point approfondi sur nos préoccupations. Il ne s’agissait pas de tout régler immédiatement mais aucun des sujets complexes qui concernent chacun d’entre nous n’a été éludé.
Ainsi la question du fonctionnement du carrefour à feux sur la RN 113 a été présentée. Monsieur le Maire a expliqué qu’il y avait un attendu fort pour les usagers et les villageois mais que désormais, aux heures de pointes ce carrefour fait l’actualité à la radio en tant que « le bouchon de Bernis ». Cela provoque deux conséquences négatives pour Bernis et ses habitants :
- une attente pour entrer ou sortir du village ;
- une importante circulation de transit d’automobiliste cherchant à éviter l’embouteillage. En plus des dangers que représentent ces véhicules parfois peu respectueux de la limitation de vitesse et des stops, il y a une dégradation accélérée des voiries communales non prévues pour cet usage.
Les explications ont été claires même s’il n’est pas possible d’attendre des améliorations à court terme avant des modifications éventuelles dans le cadre d’un futur contrat de plan Etat-Région. Il s’agissait pour le gestionnaire de la route nationale de sécuriser le carrefour suite aux accidents survenus. Un rond-point n’a pas pu être réalisé car il coûtait beaucoup plus cher et son implantation aurait vraisemblablement imposé des expropriations. L’afflux de véhicules est provoqué par la saturation des routes à Nîmes notamment en Vaunage : les automobilistes essayent de trouver d’autres itinéraires.
Néanmoins des réglages optimisés ont un peu amélioré la situation et la Gendarmerie devra renforcer les contrôles dans le village. La municipalité va faire étudier des dispositifs de dissuasion pour réserver certains accès aux seuls Bernissois.
Nous avons abordé l’élaboration en cours du Plan Local d’Urbanisme avec toutes les difficultés rencontrées suite aux exigences règlementaires, du fait du Plan de Prévention du Risque Inondation qui gèle la majorité du territoire, la nécessité d’intégrer le Plan Local de l’Habitat et de suivre le Schéma de Cohérence Territoriale.
Si la nécessité de prévenir et donc de protéger les personnes et les biens ne génère aucun doute, certains peuvent cependant être émis sur des hauteurs d’eau projetées dans certains lieux de la commune. De même nous devons penser à créer un autre cimetière puisque l’actuel arrivera prochainement à saturation mais il est très difficile de trouver une zone respectant toutes les contraintes. Le Maire a exprimé l’inquiétude générale face à l’impératif de construire des logements sociaux. Bernis a une âme et personne ne souhaite que notre village la perdre car nous avons fait le choix depuis quelques années d’une urbanisation mesurée. Face au peu de terrains disponibles même en aménageant les zones dites « dents creuses », en utilisant l’espace de la cave coopérative, si l’on veut ne pas trop densifier pour éviter des « ghettos » Bernis n’atteindra pas le pourcentage qui s’imposera prochainement dès que les 3500 habitants seront atteints : la commune sera carencée avec des pénalités financières à la clef.
Le Préfet a précisé sa position : certes il y a des règlements, certes il y a des amendes importantes, certes les préfets doivent veiller à ce que les communes respectent les quotas mais cela se fait avec intelligence au cas par cas en intégrant le contexte géophysique de chaque commune et les efforts qu’elle fait. Monsieur HORT nous a rappelé avec une clarté extrême ce qu’il fallait comprendre des principes du PLU, du SCOT et des orientations de la loi. Ses explications limpides ont dissipé plusieurs de nos soucis relatifs à des positions marquées qui nous avaient été opposées.
Nous avons pu aborder la situation du temple, classé Monument Historique et dont le mauvais état a nécessité un arrêté de fermeture. Il a été expliqué les principes généraux de la réhabilitation et son coût d’environ un million d’euros. C’est une charge actuellement insupportable pour nos finances même si la nécessité est là…Une première phase pourrait être la stabilisation du monument pour éviter de nouvelles dégradations. Nous allons chercher tous les financements possibles y compris celui du mécénat.
Puis est venu le moment ou le Maire a évoqué la question du déplacement de la Gendarmerie. Tous les Bernissois tiennent à la Gendarmerie et nous savons que les gendarmes tiennent à Bernis en ayant besoin de meilleures conditions de travail mais aussi de vie. Le positionnement au centre du territoire d’action, des accès routiers faciles, Mais pour une commune de notre taille c’est une opération très compliquée sur les plans juridique et technique et dont l’ingénierie financière est très lourde. Il faut absolument qu’avec l’appui de subventions, le montage économique permette aux loyers de couvrir l’emprunt afin de réaliser une opération blanche pour nos finances communales. Même si la décision officielle de l’implantation n’est pas actée, monsieur le Préfet nous a expliqué que les renseignements fournis par le Ministère laissaient envisager une issue favorable.
Comme c’est toujours le cas lors d’une réunion très intéressante de par les sujets traités, le temps s’est écoulé très vite et l’heure de la deuxième partie était arrivée. Notre maire a emmené messieurs LAUGA et HORT pour un circuit dans le village afin qu’ils puissent percevoir sur site les points évoqués en réunion.
Puis nous nous sommes retrouvés à la Capitelle du Grand Bois pour une assemblée plus conviviale avec les Amis de Bernis. David ARNAL, leur président, a présenté les activités de l’association dans le domaine des capitelles de notre précieuse Garrigue au travers des impressionnants chantiers réalisés par les clapassaires. Il a rappelé que depuis 1989, « Les Amis de Bernis » oeuvraient pour la remise en valeur de ce patrimoine architectural et qu'ils avaient permis d'aménager un circuit pédestre de 5 kilomètres et de sauver une dizaine de capitelles. Il a également précisé qu’une cinquantaine a été recensée sur Bernis, la plupart étant sur des terrains privés. L’association espère pouvoir passer des conventions avec les propriétaires afin de poursuivre leur œuvre de sauvetage afin que perdure pour les jeunes générations le témoignage de cette exploitation agricole.
Le Préfet s’est dit impressionné par l’importance et la qualité du travail accompli. Il a félicité l’association.
Un repas froid a conclu cette visite très agréable mais aussi très utile et a permis d’aborder d’autres sujets de manière informelle mais tout aussi efficace. Le Maire a remercié Mr le Préfet et Mr le Directeur départemental des territoires et de la mer de leur intérêt pour notre village et de l’appui qu'ils allaient nous apporter. A une époque de restructuration territoriale où l’Etat transfère de plus en plus de compétences, où les petites communes se sentent parfois perdues dans les intercommunalités auxquelles elles ont dû adhérer et face à la complexité administrative, mettre de l’humain dans l’action publique est un plus que les élus locaux des villages ne peuvent qu’apprécier.
Les élus municipaux remercient tous ceux qui se sont impliqués pour faire de cette journée une réussite qui servira à toutes les Bernissoises et à tous les Bernissois.
Alain FLOUTIER
Délégué à la coopération intercommunale.