Nicole POLGE est une artiste passionnée qui a une formation classique en art plastique, elle donne des conférences dans toute la France, et nous parle ce soir de sa branche, l’ébru, art du papier marbré ottoman, une discipline artistique découverte à Istanbul. Après nous avoir fait l’historique de la fabrication du papier, elle nous explique les différentes applications de l’ébru, abstrait, figuratif, miniature ou contemporain :
L’ébru, c’est la peinture sur l’eau, réalisée dans un bac rempli d’une solution colloïdale de copeaux d’astragale (écorces d’arbre) trempés dans de l’eau de source. L’artiste projette à l’aide d’un pinceau en poils de cheval, des gouttes de peinture minérale, quelle étale avec des bâtons ou des aiguilles pour obtenir un dessin comme par exemple le papier reliure. Elle dépose sur la composition une feuille de papier, toute la peinture reste collée sur la feuille lorsqu’elle la retire.
En Turquie cette peinture était réservée à la famille royale et à la noblesse, au fil des ans grâce à la route de la soie, elle est arrivée jusqu’au monde occidental.
Au 15 me siècle cet art était abstrait, le Coran interdisant la représentation humaine. Il est enseigné comme un art à part entière dans le monde entier, c’est devenu un art moderne.
Cette technique était exécutée en Turquie par les derviches tourneurs à la Cour des Sultans à partir du 15ème siècle; c’est tout un symbole religieux comme lorsqu’ils dansent, avec une main tournée vers le ciel, une main tournée vers la terre. Il y a une analogie entre l’ébru et la sema des derviches tourneurs.
Des œuvres de Nicole POLGE, sont exposées aux murs de la salle de notre association, et le public venu en nombre, a pu se rendre compte de la finesse du travail de l’artiste. Les questions ont été nombreuses démontrant tout l’intérêt porté à cette conférence bien originale.
Pour les Amis de Bernis
Bernard AUGIER
